User:M.A.Spinn/Marc Sangnier (draft translation from French Wikipedia)

M.A.Spinn/Marc Sangnier
Personal details
Born(1873-04-03)3 April 1873
7e arrondissement de Paris
Died28 May 1950(1950-05-28) (aged 77)
7e arrondissement de Paris
Professionjournaliste
Marc Sangnier
ConstituencySeine
In office
21 October 1945 – 28 May 1950
In office
16 November 1919 – 31 May 1924
Personal details
Born(1873-04-03)3 April 1873
Died28 May 1950(1950-05-28) (aged 77)
Political partyPopular Republican Movement, Independent
EducationÉcole polytechnique
Alma materCollège Stanislas de Paris
OccupationJournalist
ProfessionLawyer

Marc Sangnier, né le (1873-04-03)3 April 1873 à Paris et mort le (1950-05-28)28 May 1950 à Paris, est un journaliste et homme politique français.

Créateur du Sillon, il est un des promoteurs du catholicisme social. Il occupe aussi une place importante dans le mouvement de l'éducation populaire à travers les revues et mouvements qu'il a animés. Il est le pionnier du mouvement des auberges de jeunesse en France.

Biographie

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Revers de la médaille honorant Marc Sangnier, bronze, 81mm, œuvre de Lucien Bazor.

Né dans le milieu bourgeois parisien, fils de Félix Sangnier (1834-1928) et de Thèrèse Lachaud (1846-1920)[1], Marc Sangnier est en outre le petit-fils de Charles Lachaud (1817-1882), originaire de Treignac (Corrèze), avocat bonapartiste de Marie Lafarge, de François Achille Bazaine et de Gustave Courbet, et de Louise Ancelot (1825-1887), filleule et légataire universelle d'Alfred de Vigny.

Marc Sangnier reçoit une éducation chrétienne. Il est élève au collège Stanislas de 1879 à 1894. C'est un brillant élève, il décroche un prix de philosophie en 1891 au concours général. Bachelier, il réussit ensuite en 1895 le concours d'entrée à l'École polytechnique[2] avant d'obtenir une licence en droit en 1898.

Encore jeune étudiant en 1894, il anime un journal philosophique, Le Sillon, journal du mouvement pour un christianisme démocratique et social, fondé par son ami Paul Renaudin. Il travaille à cette publication avec des camarades du collège Stanislas de Paris, et en fait un lieu de réflexion politique, dans l'esprit du « Ralliement » des catholiques au régime républicain prôné par le pape Léon XIII et de son encyclique Rerum Novarum.

Militant pour un catholicisme progressiste

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Marc Sangnier au début du XX.

En 1899, Le Sillon devient l'organe d'un vaste mouvement d'éducation populaire qui réunit la jeunesse ouvrière et les fils de notables afin de réconcilier les classes laborieuses avec l'Église et la République. En s'appuyant sur les patronages catholiques, Sangnier crée en 1901 des instituts populaires qui donnent bientôt des cours et des conférences publiques. Lors du congrès national de 1905, près de mille cercles venus de la France entière sont ainsi représentés, l'année de la publication du roman de George Fonsegrive (qui avait permis le premier à Marc Sangnier d'exposer ses idées à un vaste public dans sa revue La Quinzaine), Le Fils de l'Esprit. Roman social, {{citation}}: Empty citation (help)[3], où s'exprime par la fiction le projet de ces catholiques sociaux ralliés à la République.

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Ainsi, le mouvement doit combattre l'opposition de l'extrême gauche marxiste qui parfois perturbe les réunions organisées par Le Sillon ou la presse de l'Action française monarchiste qui l'attaque à partir de 1906 en raison de ses positions démocratiques et sa politique de ralliement. Péguy l'attaque violemment. Charles Maurras entame alors une violente polémique avec Sangnier, publiant une série d'articles dans la Revue d'Action française et dans La Gazette de France qui sera plus tard réunie dans son ouvrage Le Dilemme de Marc Sangnier, lui-même repris en 1921 dans le recueil intitulé La Démocratie religieuse[6]. Maurras, bien qu'affirmant son agnosticisme personnel, se fait le défenseur du catholicisme traditionnel qui lui apparaît à la fois comme un bienfait national et moral (il voit dans l'Église, le {{citation}}: Empty citation (help) et {{citation}}: Empty citation (help)).

Le vote en 1905 de la loi de séparation des Églises et de l'État constitue un nouveau tournant qui va créer un conflit entre les idées libérales du Sillon et l'épiscopat français. En 1910, dans la gazette officielle du Vatican Acta Apostolicæ Sedis[7], le pape Pie X condamne les idées des sillonistes, la « fausse doctrine du Sillon » qui prône le nivellement des classes, la triple émancipation politique, économique et intellectuelle. Il déplore qu'un trop grand nombre de prêtres se fassent les apôtres de ces erreurs et les invite à se replacer désormais sous l'autorité du clergé. Marc Sangnier se soumet à la directive, mais décide peu après d'abandonner l'action religieuse pour la politique.

L'historien Jacques Prévotat indique que quelques années plus tard, en 1914, le même pape Pie X condamne la doctrine de l'Action française de Charles Maurras par une encyclique qui ne sera pas publiée. Elle sera officiellement condamnée par le Vatican en 1926, puis réhabilitée par Pie XII en 1939, juste après son élection au pontificat.

Militant social et pacifique

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Maison de Marc Sangnier, boulevard Raspail, et immeuble de La Démocratie (1909).

Marc Sangnier fonde un quotidien, La Démocratie, puis, en 1912, la Ligue de la jeune République. Il milite pour l'égalité civique pour les femmes, le scrutin proportionnel et ébauche un véritable système avant-gardiste de législation sociale.

À la déclaration de guerre en 1914, il est mobilisé. Avec le grade de lieutenant, il sert pendant dix-huit mois sur le front et est décoré de la croix de Guerre avant d'obtenir la Légion d'honneur. La paix revenue, il se présente aux élections législatives et est élu député à la Chambre « bleu horizon ». Réactivant son mouvement Jeune-République, il défend l'idée d'une véritable réconciliation franco-allemande, mais ses idées pacifistes le mènent à un échec aux élections de 1929 et il décide d'abandonner la politique.

Il se consacre alors pleinement à la cause pacifiste. Après une rencontre avec Richard Schirrmann qui a initié les premières auberges de jeunesse en Allemagne, il reprend l'idée et ouvre la première auberge de jeunesse en France, baptisée « l'Épi d'or ». Celle-ci est construite en 1929 dans le hameau de Bierville dépendant de la commune à Boissy-la-Rivière (Seine-et-Oise), où il s'est installé en 1921 et dont il a été le maire entre 1925 et 1927. L'année suivante est fondée à son initiative la Ligue française pour les auberges de jeunesse.

Sans l'être lui-même, il soutient plusieurs objecteurs de conscience et témoigne à leurs procès[8] · [9] · [10] · [11].

Marc Sangnier crée un nouveau périodique, L'Éveil des peuples, afin de faire connaître ses idées. Des personnalités comme Pierre Cot et René Cassin signent à l'occasion quelques articles dans son journal. Durant l'Occupation, après la défaite de 1940, il met l'imprimerie de son journal au service du Groupe de la rue de Lille ce qui lui vaut d'être arrêté par la Gestapo et incarcéré pendant quelques semaines à la prison de Fresnes. À la Libération, il est élu député de Paris sous l'étiquette du MRP (Mouvement républicain populaire). Il meurt le 28 mai 1950.

Henri Guillemin fut son assistant à partir de 1923.

Il est le père de Madeleine Chatelat, née Sangnier (1909-2003), Jean Sangnier (1912-2011), journaliste et résistant, et de Paul Sangnier (1917-1939), explorateur.

Distinctions

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Pérennité

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L'Institut Marc-Sangnier[12], fondé par son fils Jean (1912-2011), conserve les archives et les documents permettant de mieux le connaître ainsi que les souvenirs des mouvements issus de sa pensée et de son action. Livres et documents sont consultables dans les locaux du Sillon et de La Démocratie qui constituent un lieu de mémoire. À cette même adresse se trouvaient aussi les locaux des Foyers de la paix.

Hommages

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De nombreuses voies, parcs, places et établissements scolaires portent son nom dans les villes françaises, notamment à Paris (l'avenue Marc-Sangnier), Lyon, Rennes, Brest, Orléans, Angers, Amiens, La Rochelle, Maisons-Alfort, Antony, Châtenay-Malabry, Palaiseau, Caluire-et-Cuire, Valence, Seyssins, Choisy-le-Roi.

En septembre 2019, la ville de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) inaugure son principal équipement culturel, l'espace Marc-Sangnier.

Œuvres

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  • L'Éducation sociale du Peuple, Paris, Rondelet, 1899.
  • Le Sillon, esprit et méthodes, Paris, Au Sillon, 1905.
  • L'Esprit démocratique, Paris, Perrin, 1905.
  • Par la mort, Paris, Au Sillon, 1905.
  • Une méthode d'éducation démocratique, Paris, Au Sillon, 1906.
  • Au lendemain des élections (sous le pseudonyme de François Lespinat), Paris, Au Sillon, 1906.
  • La Vie profonde, Paris, Perrin, 1906.
  • Le Plus Grand Sillon, Paris, Au Sillon, 1907.
  • La Trouée, Paris, Au Sillon, 1908.
  • Devant l'affiche, Paris, Au Sillon, 1908.
  • Chez les fous, Paris, Au Sillon, 1908.
  • La lutte pour la démocratie, Paris, Perrin, 1908.
  • Dans l'attente et le silence, Paris, Au Sillon, s.d. ; rééd. Aux sources de l'éloquence, Paris, Bloud et Gay, 1908.
  • Conférences aux soldats sur le front, Paris, Bloud et Gay, 1918.
  • Ce que savent les jeunes Français d'aujourd'hui, La Démocratie, 1918.
  • Le Val noir, La Démocratie, 1919.
  • L'Âme commune, 1920-1921.
  • L'Anniversaire, La Démocratie, 1928.
  • Albert de Mun, Paris, Alcan, 1932.
  • Autrefois, Paris, Bloud et Gay, 1933.
  • Le Pacifisme d'action, Paris, Foyer de la Paix, 1936.
  • Le Combat pour la Paix, Paris, Foyer de la Paix, 1937.
  • Histoire des Auberges de la Jeunesse, édité par Les Auberges, 1946.
  • Discours, 10 tomes :
    • Tome I – 1891-1906,
    • Tome II – 1906-1909,
    • Tome III – 1910-1913,
    • Tome IV – 1912-1913,
    • Tome V – 1913-1919,
    • Tome VI – 1919-1922,
    • Tome VII – 1922-1923,
    • Tome VIII – 1923-1925,
    • Tome IX – 1925-1929,
    • Tome X – 1930-1937.

Notes et références

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  1. ^ Biographie sur le site de l'Assemblée nationale.
  2. ^ "Notice biographique". Bibliothèque centrale de l'École polytechnique. Retrieved 31/07/2014. {{cite web}}: Check date values in: |access-date= (help).
  3. ^ P. Archambault, George Fonsegrive, Bloud et Gay, Paris, 1932, p. 116.
  4. ^ extrait d'un article de Marc Sangnier dans La Croix, en 1905.
  5. ^ Souvenirs de l'historien Henri Guillemin dans l'émission Signes des temps interrogé par Catherine Charbon en 1981 [dead link].
  6. ^ "La Démocratie religieuse". maurras.net. Retrieved 26-04-2023. {{cite web}}: Check date values in: |access-date= (help).
  7. ^ Acta Apostolicæ Sedis (31), p. 41 (pdf).
  8. ^ "Un objecteur de conscience fera quatre mois de prison". Le Petit Parisien (in French): 1–2. 27 May 1932.
  9. ^ "Jacques Martin, objecteur de conscience, est condamné à un an de prison". L’Écho d'Alger (in French): 4. 12 October 1932.
  10. ^ "Un « objecteur de conscience » condamné à un de prison par le Tribunal militaire d'Orléans". L’Écho de Paris (in French): 1. 11 May 1933.
  11. ^ P. F. (17 November 1935). "Un meeting aux Sociétés Savantes. Marc Sangnier réclame l'amnistie pour Gérard Leretour, objecteur de conscience". L’Éveil des peuples (in French): 3.
  12. ^ Site internet de l'Institut Marc-Sangnier.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Denis Lefèvre, Marc Sangnier, l'aventure du catholicisme social, éditions Mame, 2008, 330 pages ISBN 9782728912605.
  • « M.A.Spinn/Marc Sangnier (draft translation from French Wikipedia) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960[edition needed]
  • Jean-Jacques Gréteau, Marc Sangnier, le semeur d'espérances, Editions L'Harmattan 2009, 343 pages ISBN 978229610238- 5
  • Louis Trenard (1974). "Un débat sur l'Église : Sangnier et Maurras". Études maurrassiennes. 3. Aix-en-Provence: 211–230.


Liens externes

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Catégorie:Personnalité liée à l'éducation Catégorie:Résistant français Catégorie:Personnalité de la Jeune République Catégorie:Personnalité du Mouvement républicain populaire Catégorie:Personnalité du catholicisme social Catégorie:Éducation populaire Catégorie:Catholique rallié à la République Catégorie:Député de la douzième législature de la Troisième République Catégorie:Membre de l'Assemblée constituante de 1945 Catégorie:Membre de l'Assemblée constituante de 1946 Catégorie:Député de la première législature de la Quatrième République Catégorie:Député de la Seine (Troisième République) Catégorie:Député de la Seine (Quatrième République) Catégorie:Élève de l'École polytechnique Catégorie:Élève du collège Stanislas de Paris Catégorie:Personnalité liée à la crise moderniste Catégorie:Enseignant à l'École supérieure de journalisme de Paris Catégorie:Officier de la Légion d'honneur Catégorie:Naissance en avril 1873 Catégorie:Naissance dans le 7e arrondissement de Paris Catégorie:Décès en mai 1950 Catégorie:Décès dans le 7e arrondissement de Paris Catégorie:Décès à 77 ans Catégorie:Prisonnier au centre pénitentiaire de Fresnes