Nikah al Misyar ("mariage du voyageur" en arabe) est un montage juridique qui permet à un couple musulman sunnite de s’unir par les liens du mariage, sur la base du contrat de Mariage dans la tradition musulmane usuel, sans que l’époux ait à prendre d’engagements financiers vis-à-vis de son épouse. Cette dernière l’en dispense par une clause du contrat de mariage par laquelle elle renonce à certains de ses droits (tels que la cohabitation des époux, le partage égal des nuits entre toutes les épouses en cas de polygamie, le domicile, la subvention à l’entretien « nafaqa », etc.)[1]. L’épouse continue de mener une vie séparée de celle de son mari, et de subvenir à ses besoins par ses propres moyens. Mais, son époux a le droit de se rendre chez elle (ou au domicile de ses parents, où elle est souvent supposée résider), à toute heure du jour ou de la nuit, quand il en a envie. Le couple peut alors assouvir de manière licite des « besoins sexuels légitimes », auxquels l’épouse ne peut d’ailleurs pas se soustraire.

Le misyar dans les sociétés musulmanes contemporaines

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Le mariage misyar constitue, d'après certains, une adaptation spontanée du régime du mariage aux besoins concrets de personnes qui n’arrivent plus à se marier de la manière traditionnelle dans des pays tels que l’Arabie saoudite, le Koweït ou les Émirats arabes unis, à cause de la cherté des loyers et de la vie en général ; des montants élevés exigés en dot ; et d’autres raisons économiques et financières similaires[2]. Il répond aussi aux besoins d'une société conservatrice qui sanctionne sévèrement le « zina » (la fornication) et autres relations sexuelles entretenues hors du cadre du mariage. Les théologiens expliquent qu’il convient : aux jeunes aux moyens trop modestes pour fonder un foyer ; aux veuves aisées (nombreuses dans la région), ayant leur propre domicile et leurs propres ressources financières, et qui ne peuvent plus espérer se remarier selon la formule habituelle (ou ne le désirent pas), parce qu’elles ont par exemple des enfants à charge ; aux femmes divorcées (également nombreuses) ; ainsi qu’aux femmes célibataires qui ne peuvent se marier et qui vieillissent sans pouvoir trouver un époux, pour quelque raison que ce soit. Il y a ainsi un million et demi de femmes réduites au célibat forcé dans la seule Arabie Saoudite[3]. Le cheikh d’Al-Azhar Muhammad Sayyed Tantawi, et le professeur Yusuf Al-Qaradawi notent cependant dans leurs écrits et leurs conférences qu’une très forte proportion des hommes qui prennent une épouse dans le cadre du mariage misyar sont des hommes déjà mariés[4]. Certains traits de ce mariage évoquent le mariage mut’a, en vigueur en Arabie avant l’Islam, et pratiqué encore de nos jours par la communauté chiite, qui le considère comme une forme licite d’union, alors que les musulmans sunnites la considèrent comme illicite[5]. Mais, le mariage mut’a est basé sur un contrat à durée déterminée, alors que le contrat de mariage misyar est d’une durée indéterminée (même si le mari n’envisage cette union, le plus souvent, que comme un mariage temporaire, qui débouche sur un divorce dans 80 % des cas).

La popularité du mariage misyar aujourd’hui résulte, probablement, d’une méconnaissance de sa véritable nature, et de ses implications légales au niveau du mari, de la femme et des enfants qui peuvent naître dans le cadre de ce mariage.

La licéité du mariage « misyar »

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Le mariage misyar soulève des questions importantes et complexes, tant sur le plan juridique que social : est-il licite ? Ne bafoue-t-il pas les droits légitimes de l’épouse ? Quelle est la valeur juridique de la renonciation de l’épouse à certains de ses droits ? Quelles sont les conséquences de cette situation sur le plan familial et social ? Contrairement à une croyance largement répandue, le mariage misyar relève, sur le plan juridique, du régime général du droit musulman, et non d’un régime spécial. Sa conformité à toutes les exigences de la charia est une condition sine qua none de sa validité. Par conséquent, quand les juristes musulmans affirment qu’il est parfaitement licite, ils signifient simplement, par là, que l’acte de mariage doit remplir toutes les conditions requises par la charia (accord des parties, présence d’un tuteur dans certains rites, versement par le mari à son épouse (ou au « tuteur ») d’une dot d’un montant convenu entre eux (qui peut être important ou modeste, à leur gré), présence de témoins, publicité du mariage...)[6].

L’Académie islamique du fiqh (AIF), un organe spécialisé de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), vient de conforter ce point de vue dans une fatwa du 12 avril 2006[7]. La clause par laquelle la femme renonce à certains de ses droits (la cohabitation des époux, le domicile, la subvention à l’entretien (nafaqa)…) soulève, quant à elle, des questions de droit plus subtiles. Appartient-elle à cette catégorie de clauses bien connues en droit musulman, qui sont contraires à l’essence du mariage, et qui vicient et rendent nulle l’union légale qui en est assortie ? Ou bien encore, à cette deuxième catégorie de clauses, qui sont frappées de nullité, alors que l’acte de mariage reste valable ?

Le cheikh d’Al-Azhar Muhammad Sayyed Tantawi rappelle, à cet égard, que le droit musulman confère aux époux le droit de convenir entre eux, dans le cadre du contrat de mariage, de certaines stipulations particulières relatives à leurs droits et obligations réciproques. Quand les époux conviennent, dans le cadre du mariage « misyar », que l’épouse renoncera à certains de ses droits d’épouse, cela est parfaitement légal, si telle est sa volonté librement exprimée[8] L’ancien grand mufti d’Égypte Nasr Fareed Wassel ajoute, dans ce contexte, que la femme peut légitimement renoncer à certains de ses droits au moment du mariage, si elle le souhaite, du fait qu’elle a des ressources personnelles, par exemple, ou que son père se propose de continuer à subvenir à ses besoins. Mais, en cas de changement de circonstances, elle peut revendiquer tous les droits que la loi lui confère en sa qualité d’épouse (comme la nafaqa par exemple), parce que ce sont des droits inaliénables dans le cadre du mariage[9]. Wassel souligne que la clause de renonciation ne constitue qu’une promesse de ne pas revendiquer certains droits. Elle a une portée morale certaine, mais est sans valeur sur le plan juridique. L’épouse peut donc la respecter tant qu’elle lui convient, et revenir dessus en cas de besoin. Il observe qu’une telle clause n’affecte en rien, par ailleurs, les droit des enfants qui naîtraient de cette union, qu’il s’agisse de la reconnaissance de paternité, des effets de la filiation, de la prise en charge financière des enfants par leur père, des droits de l’épouse et des enfants à leur part d’héritage, etc.[10]

Le théologien saoudien Abdullah bin Sulaiman bin Menie, membre du Conseil supérieur des ulémas d’Arabie Saoudite, corrobore ce point de vue. D’après lui, l’épouse peut revenir à tout moment sur sa renonciation et exiger de son époux de lui donner tous ses droits, y compris qu’il vive avec elle et qu’il prenne en charge sa nafaqa. Le mari est alors libre de lui donner satisfaction ou d’opter pour le divorce (comme tout mari en a le droit, de toutes les façons). [11] Le professeur Yusuf Al-Qaradawi, (qui dit ne pas apprécier ce type de mariage, mais est bien obligé de reconnaître sa licéité [12]), préfère que la clause de renonciation ne soit pas inscrite dans l’acte de mariage, mais fasse l’objet d’un simple accord verbal entre les parties[13]. Il souligne à cet égard que les musulmans sont tenus par leurs engagements, qu’ils soient écrits ou verbaux. Il conforte ainsi le point de vue de Wassel et de bin Menie sur cette question. Il ajoute que l’inclusion de cette clause dans l’acte n’invaliderait pas ce dernier, ce qui conforte le point de vue des deux autres juristes quand ils disent que la clause peut être contestée par la femme, et ne plus s’appliquer, sans que cela remette en cause la validité du mariage lui-même.

Effets pervers du mariage « misyar »

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Bien que le mariage « misyar » soit parfaitement licite en droit, de l’avis des théologiens, et que l’épouse puisse à tout moment revendiquer les droits auxquels elle a renoncé lors de la conclusion de l’acte de mariage, de nombreux juristes comme Muhammad Ibn Othaymin ou Nassirouddine Al-Albany,[14] de même que de nombreux professeurs d’Al Azhar[15] s’opposent à lui du fait qu’il contredit l’esprit du droit du mariage islamique, et a des retombées négatives importantes sur la femme, sur la famille et sur la communauté. Il conduit à une dégradation des mœurs masculines, qui adoptent un comportement irresponsable vis-à-vis de leurs épouses. D’après l’expérience des « agences matrimoniales misyar », l’homme qui recourt au mariage « misyar » a déjà, le plus souvent, un domicile fixe et une épouse aux besoins de laquelle il pourvoit[16]. Il ne lui viendrait pas à l’idée d’épouser une deuxième femme dans le cadre d’un régime de polygamie, s’il lui fallait obtenir l’accord préalable de sa première épouse et assumer des responsabilités financières additionnelles importantes vis-à-vis de la seconde.

Mais, grâce au mariage « misyar », cet homme se sent dégagé de toute responsabilité financière et morale envers une deuxième épouse, comme si elle n’était qu’un partenaire sexuel licite, une maîtresse « halal ». Il croit qu’il peut mettre fin à cette relation par un simple acte de répudiation, à tout moment, sans aucune conséquence négative pour lui-même[17]. Etant donné qu'il s’abstient généralement de parler de son remariage à sa première épouse, la relation au sein du couple en est faussée, et de grandes complications peuvent s'ensuivre, culminant même en un divorce, lorsque celle-ci finit par l’apprendre.

Quant à la seconde épouse, son statut est dévalorisé, parce qu’elle n’a aucun droit sur son mari, que ce soit au niveau du temps qu’il lui consacre, de sa présence dans le foyer, ou de l’aide qu’il peut lui apporter sur le plan financier. De plus, ce mariage débouche à plus ou moins long terme sur un divorce, (dans 80 % des cas[citation needed]), quand la femme ne convient plus à son mari. Elle se retrouve abandonnée, solitaire comme avant son mariage, mais traumatisée par l’expérience. Son statut social souffre aussi de sa répudiation.

Pour ces raisons, Al-Albany estime que le mariage « misyar » n’est pas licite, parce qu’il va à l’encontre des objectifs et de l’esprit du mariage en islam, tels qu’ils sont décrits dans ce verset du Coran :

« … parmi Ses signes qu’Il ait créé pour vous à partir de vous-mêmes des épouses, afin qu’auprès d’elles vous trouviez l’apaisement ; qu’Il ait entre elles et vous établi affection et miséricorde… » ?[18]

Le mariage misyar semble également s’inscrire à l’opposé de la recommandation du verset : « (Vous sont permises) les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes. »[19] Al-Albany et Wassel soulignent aussi les problèmes familiaux et sociaux qui découlent du mariage misyar, en cas de naissance d’enfants dans le cadre d’une telle union. Les enfants élevés par leur mère dans un foyer dont le père est toujours absent, sans raison, connaissent parfois de graves perturbations sur le plan psychologique[20] · [21]. La situation empire si la femme a été abandonnée ou répudiée par son mari "misyar", sans moyens de subsistance, comme c’est généralement le cas.

Quant à Ibn Othaymin, il reconnaît la licité du mariage misyar sur le plan purement juridique, mais estime qu’il faut s’y opposer parce qu’il s’est transformé en une véritable marchandise commercialisée sur une grande échelle par les « agences matrimoniales », sans aucun rapport avec la nature du mariage islamique[22]. Les auteurs contestataires soulignent également les retombées négatives de ce type de mariage sur l’ensemble de la communauté, parce qu’il donne libre cours à des pratiques sexuelles qui donnent une fausse idée des croyances, des valeurs et des pratiques religieuses de la communauté. Ainsi, de riches touristes musulmans de la région du Golfe se rendent régulièrement en vacances dans des pays exotiques où ils « épousent » des call-girls locales, selon les rites islamiques, pour que leurs ébats soient licites sur le plan religieux. Dans certains cas, le notaire de l’agence matrimoniale locale prépare en même temps les documents de mariage et ceux du divorce, pour gagner du temps[23]. Selon eux, cette forme de mariage porte préjudice à l’image de l’ensemble de la communauté, et peut aussi avoir une mauvaise influence sur la jeune génération.

De nouveaux codes de droit de la famille

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Les défenseurs du mariage misyar reconnaissent qu’il se prête à de telles dérives, mais soulignent qu’elles ne sont pas de son seul fait. Elles découlent plus généralement de la manière dont les hommes interprètent et appliquent les règles du droit musulman : la polygamie débridée, la répudiation facile, associées à une grande richesse, en sont les facteurs de base. Cet état des choses est un héritage des temps médiévaux, quand le mariage était défini par les auteurs musulmans comme « un contrat posé en vue d’acquérir le droit de jouir de la femme »[24]. Les organisations féministes font souvent observer, à cet égard, que les versets du Coran et les Hadiths relatifs à ces questions ont le plus souvent été interprétés, tout au long de l’histoire des sociétés islamiques, en faveur des hommes et au détriment des droits des femmes et des enfants[25] · [26][27]. Elles rappellent que de nombreux mouvements féministes et auteurs réformistes ont demandé, tout au long du XXe siècle, qu’il soit procédé à une lecture différente du droit musulman de la famille, en utilisant une approche moderne, en vue de l’adapter aux besoins d’une société contemporaine. A leur avis, il est possible de respecter scrupuleusement aussi bien les prescriptions coraniques que les dispositions des conventions internationales relatives aux droits de la femme et de l’enfant[28]. Mais, cela implique que la communauté islamique moderne reconnaisse à leur juste valeur le rôle central de la femme et de la famille comme des piliers de la communauté, au lieu de les dévaloriser. Il ne serait plus possible aux hommes de recourir à des « hiyals » (ruses juridiques pour contourner les dispositions légales), telles que celles sur lesquelles le mariage « misyar » est basé, pour traiter leurs épouses en citoyens de seconde classe. Différents pays musulmans ont procédé à une réinterprétation des dispositions de la charia relatives au droit de la famille, à la lumière des besoins d’une société moderne, dans le cadre d’un « ijtihad » (interprétation juridique) propre à chaque pays. Chacun d’eux a établi de nouvelles règles d’application de telles dispositions en fonction de ses circonstances, de ses besoins et de ses objectifs sociaux. La définition suivante du mariage, qu’on peut lire dans un Code de la famille adopté récemment, illustre la manière dont ces pays essaient d’établir un nouvel équilibre dans les relations au sein de la famille, entre le mari et l’épouse :

« Le mariage est un pacte fondé sur le consentement mutuel en vue d’établir une union légale et durable, entre un homme et une femme. Il a pour but la vie dans la fidélité réciproque, la pureté et la fondation d’une famille stable sous la direction des deux époux, conformément aux dispositions du présent Code »[29].

Dans les pays où de telles lois ont été promulguées, le mariage « misyar » ne peut pas avoir cours.

Notes et références

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  1. ^ Al-Qaradawi, Yusuf :Misyar marriage
  2. ^ Al-Qaradawi, Yusuf : Misyar marriage
  3. ^ Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar, (1999), (in Arabic), p. 10
  4. ^ Jobarti, Somayya : Misyar marriage – a marvel or misery ?
  5. ^ Al-Qaradawi, Yusuf :Mut’ah marriage
  6. ^ Al-Qaradawi, Yusuf :Misyar marriage et Zawaj al misyar, p. 11
  7. ^ Al-Marzuqi Saleh Secrétaire Général AIF, interviewé par TV Alarabiya.net le 12 avr. 2006 au sujet des décisions de l’AIF metransparent.com An-Najimi, Muhammad : membre de l’AIF, interviewé par TV Alarabiya.net le 28 avril 2006 au sujet des décisions de l’AIF alarabiya.net
  8. ^ cité dans Hassouna addimashqi, Arfane : Nikah al misyar (2000), (in Arabic), p. 14 ;
    voir également Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar, (1999), (in Arabic), p. 12
  9. ^ cité dans Hassouna addimashqi, Arfane : Nikah al misyar (2000), (in Arabic), p. 16
  10. ^ cité dans Hassouna addimashqi, Arfane : Nikah al misyar (2000), (in Arabic), p. 16 ; voir également Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar, p. 15 où il recommande que le contrat de mariage misyar soit enregistré pour préserver les droits des enfants en cas de contestation.
  11. ^ cité par Al-Hakeem, Mariam : Misyar marriage gaining prominence among Saudis
  12. ^ Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar p. 8
  13. ^ Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar, p 13-14
  14. ^ Bin Menie, Abdullah bin Sulaïman : fatwa concernant le mariage misyar (et opinions d’Ibn Othaymin, Muhammad Saleh et Alalbany, Nassirouddine sur la même question) (in Arabic) [1]
  15. ^ Yet another marriage with no strings [2] fatwa committee of al azhar against misyar
  16. ^ Al-Qaradawi, Yusuf : Zawaj al misyar, p. 24 - voir également : Jobarti, Somayya : Misyar marriage – a marvel or misery ? [3]
  17. ^ Marriage of convenience is allowed, says Grand Imam Tantawi [4]
  18. ^ (Coran, XXX : 21)
  19. ^ (Coran, V : 5)
  20. ^ Wassel cité dans Hassouna addimashqi, Arfane : Nikah al misyar (2000), (en arabe), p. 16)
  21. ^ Bin Menie, Abdullah bin Sulaïman : fatwa concernant le mariage misyar (et opinions d’Ibn Othaymin, Muhammad Saleh et Alalbany, Nassirouddine sur la même question) (in Arabic) bab-albahrain.net
  22. ^ Bin Menie, Abdullah bin Sulaïman : fatwa concernant le mariage misyar (et opinions d’Ibn Othaymin, Muhammad Saleh et Alalbany, Nassirouddine sur la même question) (in Arabic) bab-albahrain.net
  23. ^ Arabian Sex Tourism [5] – voir aussi :Indonesia Deports Saudis for Running Marriage Racket
  24. ^ Chehata, Chafik : droit musulman, Dalloz, Paris, 1970, p 68
  25. ^ Leila Ahmed, Women and gender in islam, Yale University Press, 1992
  26. ^ Hassan, Raf’at, Islam and women’s rights (arabic translation, 2000
  27. ^ Amin, Qassim : Tahrir al mar’a
  28. ^ Zineddine, Nadhera : Assoufour wal hijab – ou Zineddine, Nadhera : Alfatat wa chchouyoukh
  29. ^ Royaume du Maroc, Code de la famille, 3 février 2004, art. 4 [6]

Liens internes

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Liens externes

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Anglais

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Al-Qaradawi, Yusuf : Misyar marriage [7]

  • Al-Qaradawi, Yusuf : Mut’ah marriage [8]
  • Al-Qaradawi, Yusuf : The philosophy of marriage in islam [9]
  • Kutty : Conditions of valid marriage [10]
  • Siddiqi : Witnesses and mahr (dower) for marriage [11]
  • Al-Qasim : Temporary marriage (mut'ah) [12]
  • Urfi marriage [13]
  • Yet another marriage without strings [14] fatwa committee of al azhar against misyar
  • Misyar marriage [15]
  • Misyar marriage [16]
  • Misyar marriage [17]
  • Misyar marriages [18]
  • Dahiru Atta, Aisha : Misyar marriages : a puzzle or a solution ? [19]
  • Misyar marriage – a marvel or misery ? [20]
  • Misyar offers marriage-lite in strict Saudi society [21]
  • Al-Hakeem, Mariam : Misyar marriage gaining prominence among Saudis [22]
  • Part time marriage the rage in Egypt [23]
  • No strings attached marriage enrages Gulf women [24]
  • Prostitution is now official and religiously condoned in Arab land [25]
  • Marriage or mockery ? [26]
  • Al-Obeikan, Sheikh Abdul Mohsen, vice-ministre de la Justice d'Arabie Saoudite : interview de Asharq al-Awsat du 09/07/06 où il discute de la valeur légale de la fatwa de l'AIF [27]
  • Khalid Chraibi : "Misyar" marriage [28]
  • (1) Shaikh Abdel Aziz Bin Abdallah Bin Baz, Fatwa on Women’s Driving of Automobiles, 1990
  • (2) Foreign women aren’t allowed to drive a car, either, even though they have their national driving permit, and the appropriate international driving license. Since shari’ah doesn’t apply to them, it is unclear why this ban on foreign women driving exists, and how the authorities justify it.)
  • (3) “Saudi Foreign Minister says women should drive,” 02 November 2007, [29]
  • (4) Ebtihal Mubarak, “Saudi Women petitioning government for driving rights,” Arab News, 16 september 2007, [30]
  • (5) Saudi Women for Reform, “The shadow report for CEDAW”, December 2007, [31]
  • (6) Rima al-Mokhtar & Siraj Wahab, “Saudi women drive home a point, again,” Arab News, 17 June 2011 [32]
  • (7) Michael Sheridan, “Saudi Arabia woman spared 10 lashes for driving,” NY Daily News.com 29 September 2011, [33]
  • (8) Human Rights Watch, “Perpetual minors: Human rights abuses stemming from male guardianship and sex segregation in Saudi Arabia,” April 19, 2008, [34]
  • (9) Khalid Chraibi, The Girl of Qatif, ArabLife.org, 22 January 2008, Tabsir [35]
  • (10) Feminine associations could also claim that prohibiting women from driving automobiles violated their rights under international law, as established in numerous international conventions concerning human rights in general, and women’s rights in particular, that Saudi Arabia has signed and is committed to respect and implement on its soil. But the Saudi authorities could invoke the reservations they had expressed, when signing these conventions, concerning the implementation of provisions which, in their opinion, were incompatible with the country’s religious law. They could thus use the fatwa by Bin Baz to justify their ban on women driving.
  • (11) Abdul Mohsen al-Obeikan, Interview granted to the Arabic daily « Asharq al Awsat », 09 July 2006, concerning the juridical value of a fatwa rendered by the Islamic Fiqh Academy (IFA)
  • (12) The same position is developed by Mehmood Madani, president of the Jamaat-e-Ulema-e-Hind, who explains: "In Sunni Islam, a fatwā is nothing more than an opinion. It is just a view of a mufti and is not binding in India." (see: Saba Naqvi, “Ayatollahs All,” Outlook-India.com, 12 December 2005), [36]
  • (13) Ahmed Khamlichi, « Wajhat nad’har n° 4 » (Point of view #4), Rabat, 2002, p. 12
  • (14) Women Living Under Muslim Law (WLUML), “Knowing our rights: Women, family, laws and customs in the Muslim world,” 3rd edition, December 2006, [37]
  • (15) Collectif 95-Maghreb Egalité, « Guide to equality in the family in the Maghreb, » May 2003, [38]
  • (16) Sisters in Islam (SIS) Malaysia [39]
  • (17) Association Musawah [40]
  • (18) Sisters in Islam, “Best practices on family law issues,” [41]
  • (19) Khalid Chraibi, Reforming Islamic family law within the religious framework: the best practices strategy, Tabsir, 04 April 2009 [42]
  • (20) Somaya Jabarti, Women drive in Saudi Arabia? Arab News, 10 october 2011, [43]







 

Arabe

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  • Bin Menie, Abdullah bin Sulaïman : fatwa concernant le mariage misyar (et opinions d’Ibn Othaymin et Al-albany sur la même question) [44]
  • Sharia ruling [45]
  • BinBaz : Mesyar marriage and its conditions [46]